Docteure en sciences humaines – histoire de l’art, membre associée du CANTHEL.

Historienne de l’art, Fanny Fouché s’est intéressée au devenir contemporain du patrimoine issu de la spiritualité de l’Occident chrétien et à ce long Moyen Âge dont la réception questionne encore notre temps.
La réapparition du reliquaire médiéval en contexte muséal, loin de son énonciation première l’a conduite à interroger les formes de son opérativité et les représentations s’y attachant dans ces deux théâtres que constitue l’église d’un côté, le musée de l’autre. Le versant anthropologique de ses recherches s’attache aux pérégrinations, aux réinterprétations et à l’accumulation de strates de sens successifs autour d’une même catégorie d’objet au cours d’une longue histoire d’investissement sacral, symbolique et patrimonial.

Cette approche questionne simultanément deux grandes dynamiques. La première concerne la mise en exposition elle-même comprise comme une opération interprétative redéfinissant autant l’image de cultures matérielles qu’elle met en scène que celle des institutions en transmettant les fragments. La seconde s’intéresse aux neutralisations qui adviennent au cours du passage de corpus d’objets entre différents univers sémantiques et aux réinterprétations qui s’en suivent. Dans cette perspective, ses recherches futures continueront d’explorer la coexistence, et parfois la concurrence, entre des mémoires plurielles et entre différentes facettes liées à la matérialité comme au sens des objets. À la suite d’Octave Debary, Fanny Fouché souhaite en ce sens examiner spécifiquement où se manifestent les tensions qui en résultent entre conservation et destruction ainsi qu’entre transmission et oubli.