Soutenance de thèse | Roxane Favier de Coulomb
Soutenance de thèse | Roxane Favier de Coulomb
30 novembre 2024 Aucun commentaire sur Soutenance de thèse | Roxane Favier de Coulomb
Roxane Favier de Couloumb a soutenu sa thèse sous la direction de Marie-Luce Gélard le 21 octobre 2024, intitulée
« Déviance et marginalité dans les arts du spectacle et les cultes religieux au Togo : le pouvoir de l’oralité, les enjeux de la Tradition ».
Résumé
Cette thèse porte sur les différentes modalités et degrés d’inscription des arts du spectacle dans les cultes religieux d’une part, et sur les enjeux identitaires et sociaux que ces activités représentent pour un groupe social marginalisé d’un sous-quartier de Lomé (capitale du Togo) d’autre part. Ainsi, l’un des objectifs théoriques principaux consiste à réexaminer le concept classique de tradition en anthropologie, à la lumière des stratégies de réinsertion sociale et/ou de réhabilitation symbolique de mes interlocuteurs (pour l’honneur, le prestige), notamment à l’appui des différents usages sociaux relatifs à l’oralité, tant dans leur vie quotidienne que dans les contextes extra-quotidiens du spectacle et de la performance rituelle. Ce groupe social formé de trois familles corésidentes d’un territoire, « Kpakparakpati » (anonymisé) est discrédité socialement pour habiter ce que l’on appelle communément un « ghetto » (émique), puisqu’elles comptent parmi leurs membres des trafiquants et consommateurs de chanvre (la « gè ») et les auteurs de différents actes de délinquance (trafics, recels, attaques à main armée, etc.). Dans le contexte d’antagonismes entre pairs induits par une situation de précarité socioéconomique, et de rupture relative de relations aînés-cadets fragilisées, les cadres de la transmission ou de la réinvention de la tradition en sont nécessairement impactés. D’un autre côté, anciennement (et dans un moindre mesure actuellement) connu pour abriter de puissants vòdúsi et « sorciers », l’histoire de ce territoire l’inscrit également dans les dynamiques globales du « développement » urbain pré et post-colonial, dont les enjeux font aussi surgir ceux, plus généraux en Afrique de l’Ouest, de la concurrence entre religions endogènes et nouveaux christianismes, et ceux des relations entre « sorcellerie » et rapports de pouvoir dans les discours et représentations.
Mots clefs : Togo ; marginalité ; arts du spectacle ; performance rituelle ; tradition ; oralité
Membres du Jury :
Etou Komla, Pr. des universités, Université de Lomé (rapporteur)
Fancello Sandra, Directrice de recherche, CNRS (examinatrice)
Gélard Marie-Luce, MCF-HDR, Université Paris Cité (directrice)
Hamberger Klaus, DE EHESS (rapporteur)
Houseman Michael, Pr. Émérite, EPHE (examinateur)
Leguy Cécile, Pr. des universités, Université Sorbonne Nouvelle (examinatrice)
Miran-Guyon Marie, MCF, EHESS (examinatrice)