Sa thèse a pour titre provisoire : « Nos tendresses comme nos rages sont radicales » : la politisation des affects au sein de la communauté drag king parisienne. »
Implantée en France depuis les années 2000, la pratique du drag king s’est structurée en communauté[1] depuis 2015. Aujourd’hui en pleine expansion, la communauté drag king parisienne interroge les concepts de care, de familles choisies, de performativité ainsi que de militance. Composée majoritairement de personnes transmasculines et de femmes cisgenres queers, elle s’organise principalement autour de soirées et d’ateliers, ainsi que d’instants hors drag qui relèvent davantage du quotidien des performeurs.euses. Malgré leur actualité et essor, les kings francophones restent encore très peu étudiés. A travers les trois axes suivants, cette thèse tend à analyser une pratique du travestissement et questionner la politisation de ses affects en discours militants. Le premier interroge l’organisation de la communauté, marquée par un « baby-boom » récent, en collectifs artistiques, familles choisies ou encore association loi 1901 ainsi qu’une tension entre volonté d’ouverture à un public plus large et préservation d’un entre-soi protecteur. Le deuxième axe porte sur les ambiances sensorielles et affectives des espaces-temps investis (scène, atelier, quotidien des kings) où dialoguent euphorie de genre, catharsis et care. Le troisième axe explore la dimension militante de la pratique king, caractérisée par la performativité de masculinités tantôt hégémoniques tantôt dissonantes et marquée par un héritage de lutte pour les droits LGBTQIA+.
Majoritairement localisée à Paris, cette étude trouvera un complément dans un terrain québécois, prévu en collaboration avec l’Université Laval.
[1] Terme revendiqué par les kings parisiens.
Pour en savoir plus sur les recherches de Sido COUTANT, visitez la page consacrée aux terrains. Terrains | Canthel – Centre d’Anthropologie Culturelle