Comment les sociétés construisent-elles des formes de réparation du monde en réponse à la perte ou à la destruction de leur histoire et de leur savoir ? En archivant leurs brisures, collectant leurs fragments. La mémoire est leur deuxième chance.
L’artiste brésilien, Mauro Fainguelernt, travaille depuis de nombreuses années sur les liens entre la disparition de la nature et la sauvegarde des savoirs du monde. Il présente au Musée d’Histoire de la Médecine deux séries de travaux, l’une touchant à la disparition de la culture Krahô (Indiens d’Amazonie) et l’autre à celle de la nature, Parole.
La première série montre des visages dont la culture est en sursis et qui trouve dans des lieux d’exposition (un musée, un théâtre) des espaces de revendication, comme de relégation. La seconde série fait irruption dans le temps de la nature, des images de mots recouverts de miel d’abeilles. Ces surgissements sont propres à fabriquer des souvenirs. Un art du souvenir pour que l’on puisse les regarder, paisiblement ou dans le fracas du vivant, et leur exprimer notre attachement. Pour rompre les silences de l’histoire. Tenter, enfin, de reprendre la parole.
Leave a comment