15/02/2020 [APPEL À COMMUNICATION] Anthropologie des sens, du sensible et des sensibilités : enjeux et perspectives heuristiques

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15/02/2020 [APPEL À COMMUNICATION] Anthropologie des sens, du sensible et des sensibilités : enjeux et perspectives heuristiques

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Appel à communication – « Colloque annuel du CANTHEL »

Anthropologie des sens, du sensible et des sensibilités : enjeux et perspectives heuristiques

Vos propositions de communication, comprenant un titre et un résumé (3000 mots maximum) sont attendues pour le 15 février 2020 à ces deux adresses :

  • Roxane Favier de Couloumb, roxane.favier@live.fr
  • Marie-Luce Gélard, marie-luce.gelard@parisdescartes.fr

La proposition comprend  un résumé de 3000 mots au maximum.

Le questionnement autour des sens et des univers sensoriels est aujourd’hui à l’honneur d’un point de vue épistémologique — les sens deviennent : ont toujours été ? une démarche ethnographique incontournable— et d’un point de vue pratique et concret, sens et sensibilités semblent dans l’air du temps. Cet engouement apparaît en effet dans divers domaines: éducation, art, musées, théâtre, pratiques thérapeutiques, etc. C’est un phénomène récent, et l’ouverture des sciences humaines sur ce sujet est notable. Le nombre d’ouvrages ou de numéros de revue qui paraissent autour de la thématique sensorielle témoigne de ce déploiement des études sensorielles1.

Les sens représentent tout autant des objets de recherche qu’une démarche d’analyse et d’étude : de quelle manière le sensible se convertit-il en intelligible ? Comment suivre la voie ouverte par Claude Lévi-Strauss dans cette liaison fondamentale entre sensibilité et intelligibilité ? Que nous dit l’usage des sens des individus d’une société sur ses normes, ses valeurs et ses identités culturelles ? Quels types de données ethnographiques, un usage conscient et ordonné des sens sur le terrain, nous permet d’exhumer par-delà le biais de l’ethnocentrisme? En quoi les sens constituent-ils une voie d’entrée privilégiée pour appréhender dans toute leur ampleur des objets dont les manifestations concrètes débordent des cadres du logos occidental (tels que l’ensemble des objets inscrits dans une oralité structurelle comme les arts vivants, les performances rituelles, ou encore la communication et les apprentissages non-verbaux) ?

En effet, les sens sont au cœur du nœud irréductible qui articule un rapport immédiat au monde (sensoriel) à son interprétation/construction symbolique au fondement de la culture. Cette évidence, également rappelée par François Laplantine (2005, 2017)2 interroge — comment fonder une étude de l’altérité sans aborder ce qui en est l’essence même — l’appréhension sensorielle du monde ?

Les grands dualismes du XXe siècle (nature/culture, matériel/immatériel, etc.), ont restreint les possibilités d’étude des sens en sciences sociales (Joël Candau : 2017)3. La remise en cause desdits dualismes libère et offre la possibilité de comprendre ces différentes manières d’être au monde et façons de l’habiter.

L’ethnographie, dans sa spécificité, est une démarche d’immersion dans le sensible. En effet, ce sont les sens qui frappent d’abord l’observation : les sons, les couleurs, les odeurs, la température, la lumière, etc. La difficulté propre de la méthode ethnographique est précisément de traiter d’objets qui ne relèvent pas du domaine conceptuel traditionnel tout en visant une production théorique conceptualisée. Comme le rappelle encore François Laplantine, les Occidentaux ont construit le monde en opposant intelligible et sensible…

C’est cette nouvelle orientation programmatique à laquelle l’anthropologie sensorielle nous invite. Les variations sensorielles d’une culture à une autre, les appréciations sensorielles font pleinement partie des objets de l’anthropologie. Ethnographie convenablement le monde ne peut faire l’impasse d’une anthropologie sensorielle, une attention fine aux sensations, lesquelles ne cessent de se transformer, d’apparaître et de disparaître.

Cet appel à communication autour des univers sensoriels propose de questionner les sens dans cette direction épistémologique majeure de l’anthropologie sociale et culturelle.

Organisé par le CANTHEL (Centre d’Anthropologie Culturelle de l’Université Paris Descartes) ce colloque propose de réunir les interventions d’anthropologues — chercheurs jeunes ou confirmés — qui interrogent et utilisent ces univers sensoriels au sein de leurs enquêtes et de leurs travaux.

Le colloque se tiendra du 25 au 26 mai 2020 à l’Université Paris Descartes, 45 rue des Saints Pères, 6eme, Paris.

 

1. Deux nouvelles revues viennent d’être créées, Sensibilités. Histoire, critique et sciences sociales et Nez, la revue olfactive ; une collection éditoriale aux éditions Pétra dont l’ambition est la création d’un espace de publication consacré aux sens avec pour objectif d’accueillir des travaux de terrain en sciences sociales autour de l’expression et de la manifestation des sens ; et enfin, de nombreuses journées d’études et de recherche, récemment : Biennale d’Ethnographie de l’EHESS en octobre 2018 « Ethnographie des sens en contexte de soins pluriels », Journées d’études « Sensibles ethnographies » à l’Université de Nanterre en novembre 2018.
2. Laplantine F., 2005, Le social et le sensible. Introduction à une anthropologie modale, Paris, Téraèdre ; 2017, « Le sensible et l’ethnographie », in M.-L. Gélard, Les sens en mots, Paris, Pétra : 63-83.
3. Candau J., 2017, « Une anthropologie des sens bioculturelle » in M.-L. Gélard, Les sens en mots…, Paris, Pétra : 13-37.

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