15/10/20 [Séminaire « Anthropologie de la mort, de la perte et du deuil »] : Première séance avec S. Bindi et V. Duchesne
15/10/20 [Séminaire « Anthropologie de la mort, de la perte et du deuil »] : Première séance avec S. Bindi et V. Duchesne
8 octobre 2020 Aucun commentaire sur 15/10/20 [Séminaire « Anthropologie de la mort, de la perte et du deuil »] : Première séance avec S. Bindi et V. DuchesnePremière séance du séminaire :
ANTHROPOLOGIE DE LA MORT, DE LA PERTE ET DU DEUIL
Organisé par Serena BINDI (serena.bindi@u-paris.fr) et associé à l’ANR PHANTASIES
Jeudi 15 octobre, 16h-20h
En présentiel : Université de Paris, 45 rue des Saints Pères, Paris 6e, bât. Jacob, salle J238.
En direct web : lien zoom
Serena BINDI (Université de Paris, CANTHEL)
Fantômes ou fantasmes ? L’expérience du deuil dans un paysage thérapeutique en mutation
Véronique DUCHESNE (Université de Paris, CEPED)
Filmer la mort et accompagner les deuilleurs.Retour sur une anthropologie audiovisuelle partagée
Résumés des interventions
Serena BINDI
Les façons de gérer la perte d’un proche et les réactions somatiques et émotionnelles allant de pair varient d’une société à l’autre.Mais qu’en est-il quand se rencontrent au sein d’une même société plusieurs modes de gestion différents, voire conflictuels ? Les catastrophes naturelles meurtrières qui ont récemment touché l’Himalaya central (État indien de l’Uttarakhand et Népal) et les initiatives de prise en charge psychosociale qui les ont suivies ont fait surgir ici un paysage thérapeutique inédit, où les rituels de possession coexistent de plus en plus avec les pratiques psychiatriques. Dans les deux cas, les troubles accompagnant la perte sont associés à la « présence » des morts, mais celle-ci est interprétée de manière totalement différente. Les rituels impliquent une présence réelle du défunt, inscrite dans l’expérience sensible des vivants parmi lesquels il s’incarne. Les interventions d’ordre psychiatrique ramènent cette présence à un phénomène psychologique, produit de croyances, illusions ou délires. En bref, le défunt est, d’un côté, un fantôme ; de l’autre, un fantasme. En se proposant d’étudier cette nouvelle configuration thérapeutique par le prisme du corps, du ressenti et des affects, ce projet cherche à mieux saisir l’expérience et la représentation de la mort et de ses maux. Il participe ainsi à renouveler les études sur le deuil, sur le pluralisme médical, ainsi qu’à permettre le développement de pratiques thérapeutiques plus sensibles aux préoccupations et aux conceptions des populations locales.
Véronique DUCHESNE