Séminaire « Anthropologie de la mort, de la perte et du deuil »

Séminaire « Anthropologie de la mort, de la perte et du deuil »

Séminaire « Anthropologie de la mort, de la perte et du deuil »

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« Anthropologie de la mort, de la perte et du deuil »

Séminaire associé au programme ANR PHANTASIES

 

Responsable : Serena Bindi (serena.bindi@parisdescartes.fr)

Présentation : Si les pratiques funéraires et les conceptions socioculturelles de la mort ont été un thème de recherche central pour l’anthropologie, beaucoup moins d’attention a été consacrée par les anthropologues aux manières dont les vivants réagissent à la perte d’un proche. Néanmoins une réflexion sur ce thème semble d’autant plus importante à l’heure actuelle que le monde occidental, entre autres, est traversé par de vifs débats scientifiques et de société sur les façons de faire face à l’expérience de la mort d’un être cher. Des troubles mentaux liés au deuil ont été récemment inclus dans les deux manuels internationaux de diagnostic psychiatrique, aboutissement historique, selon certains, d’une tendance à médicaliser l’expérience de la perte et à normaliser son déroulement. Mais si cette expérience de la perte est bien universelle, est-il possible de définir de façon absolue comment elle est ou devrait être vécue ? La notion même du « deuil » revêt-elle un sens dans tout contexte social ? Et si des réactions somatiques et émotionnelles spécifiques sont souvent considérées comme allant de pair avec l’expérience de la perte, comment  la gestion de ces états du corps et de la sensibilité varie-t-elle selon les sociétés ? Et qu’advient-il quand se rencontrent au sein d’une même société des modes de gestion divergents, voire conflictuels de la perte ?  Que ce soit dans le cadre de situations de contact entre cultures ; ou parce que diverses institutions (thérapeutiques, religieuses, politiques…) façonnent différemment au sein d’un même milieu humain l’appréhension, la perception et le vécu de l’expérience de la perte et des « symptômes » qui l’accompagnent.

Les séances de ce séminaire aborderont ces questions à partir de contributions anthropologiques, théoriques et empiriques, portant tant sur l’Europe que sur d’autres régions du monde. Cela permettra d’interroger les prémisses épistémologiques sur lesquelles une anthropologie de la perte et du deuil pourrait être construite et les types d’apports théoriques que nous pouvons attendre et qui ont déjà été apportés par la discipline ; cela permettra aussi de réfléchir aux possibilités méthodologiques spécifiques utilisables ethnographiquement pour produire des données sur le sujet. Mais nous ne nous confinerons pas au milieu anthropologique. Les séances accueilleront régulièrement des chercheurs adoptant d’autres démarches, philosophiques, psychanalytiques, filmiques, littéraires, artistiques. Ce faisant, le séminaire a pour espoir de pouvoir construire un espace propice à une réflexion ouverte et collective autour de la complexité et des dimensions multiples de l’expérience de la perte, ainsi que des différentes façons de la vivre, de lui donner une forme et de la communiquer.

 

Programme du séminaire 2020-2021 :

Séances ouvertes à tous en présentiel, et accessibles en visionnage à distance en cliquant ici

  • 15 octobre 2020, 16h-20h – Filmer la perte.

Serena BINDI (enseignante chercheuse en anthropologie, Univ. de Paris, CANTHEL, équipe ANR PHANTASIES: Fantômes ou fantasmes ? L’expérience du deuil dans un paysage thérapeutique en mutation (Uttarakhand et Népal). Présentation du séminaire et du programme ANR PHANTASIES.

Véronique DUCHESNE (enseignante chercheuse en anthropologie, CEPED, Univ. de Paris) : Filmer la mort et accompagner les deuilleurs. Retour sur une anthropologie audiovisuelle partagée.

  • 5 novembre 2020, 16h-20h – Ethnographier le changement des rapports à la mort.

Lucie FRIEDRICH (anthropologue, équipe ANR PHANTASIES) : L’esprit à fleur de peau : deuil, fantômes et forêt dans la région de Chitwan au Népal.

– Discutante : Gisèle KRAUSKOPFF (directrice de recherche émérite en anthropologie, CNRS, Univ. Paris-Nanterre, LESC).

  • 19 novembre 2020, 16h-20h – Anthropologies de l’expérience vécue (Himalaya népalais).

Robert DESJARLAIS (Professor of Anthropology, Sarah Lawrence College New York, chercheur Institut d’études avancées de Paris, équipe ANR PHANTASIES) : Death and subjectivity: A  phenomenological anthropology of loss and mourning among Nepal’s Hyolmo Buddhists.

– Samuele POLETTI (post-doctorant en anthropologie, LESC, Univ. Paris-Nanterre) : Une approche existentielle de la vie des morts. Itinéraires de découverte entre expérience vécue et réflexion dans la région de Jumla, Népal.

  • 3 décembre 2020, 16h-20h – Écrire la perte.

Aliona GLOUKHOVA  (écrivaine) : Dans l’eau je suis chez moi.

Francisco GORDILLO (chargé de cours en philosophie, Univ. Catholique de Lille) : Deuil et écriture de soi chez Montaigne : éléments d’une pensée du sujet dans le projet des Essais.

  • 17 décembre 2020, 16h-20h – Regards psychanalytiques sur le deuil.

Armando COTE (psychologue clinicien, psychanalyste, Centre Primo Levi) : Perte, temps et deuil.

Silvia LIPPI (psychanalyste, psychologue hospitalière, docteure en psychologie) : Le temps dans la mélancolie.

– Discutante : Florence HALDER (psychologue clinicienne, docteure en anthropologie, chargée de cours Univ. de Paris, CANTHEL, équipe ANR PHANTASIES)

 

Informations :

De 16h à 20h, en salle J223 (sauf séance du 15/10, en salle J238), bâtiment Jacob.

Université de Paris — Campus Saint-Germain-des-Prés.

45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris.

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Centre d'anthropologie culturelle
EA 4545 | CANTHEL
45 rue des Saints-Pères
75270 Paris cedex 06

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