Le 15 décembre 2020, se tiendra par visioconférence la seconde séance du séminaire « Anthropologie comparative des sociétés et cultures musulmanes » du Laboratoire d’Anthropologie Sociale (LAS, UMR 7130, CNRS/EHESS), à l’organisation duquel contribue Marie-Luce Gélard (MCF/HDR, CANTHEL, Université de Paris/IUF), avec azid Ben Hounet (Chercheur CNRS, LAS), Anne-Marie Brisebarre (Directrice de recherche CNRS émérite, LAS), Barbara Casciarri (MCF HDR, Paris 8) et Tarik Dahou (Directeur de recherche, IRD).

15 décembre 2020

17h-19h

Séminaire en visio-conférence

(https://zoom.us/j/99585257682?pwd=VDdLelMxY2lNb0U2cTNJcVhCZ2VzZz09
ID de réunion : 995 8525 7682)

« La ‘motilité’ des femmes résidant à l’est d’Alger : la norme de la setra, entre enserrement et desserrement ».

Ghaliya Nadjat Djelloul (CISMOC, Université de Louvain)

Présentation de l’intervention : Lors d’une ethnographie menée à partir de communes à l’est de la wilaya d’Alger entre 2014 et 2016, je me suis intéressée à la « motilité » (Kaufmann, Jemelin, 2008) de 25 femmes âgées entre 20 et 50 ans, d’une variété de profils (niveaux socio-économique, situations familiales, professionnelles et résidentielles, etc). À partir des espaces domestiques, je les ai accompagnées lors de leur mouvement vers les « dehors » (Dris, 2004 ; 2007) en m’intéressant à leurs perceptions, expériences de déplacements et modalités d’appropriation des espaces extra-domestiques pour comprendre les ressources et contraintes spécifiques de leurs usages des espaces urbains. Lors de cette présentation, je montrerai comment ce mouvement résulte d’une négociation constante à travers un régime de sexualisation synthétisé par la norme de la « setra » (« couverture » et « protection »), aussi bien reproduite que déconstruite, détournée que contournée ou transgressée par les actrices sociales, au fil d’un dispositif d’« enserrement » et de pratiques de « desserrement ».

Ghaliya Nadjat Djelloul est diplômée en relations internationales de l’Institut de hautes études internationales et du développement (Genève) et en sociologie de l’Université de Genève et de l’UCLouvain. Ses intérêts de recherche croisent notamment les études de genre avec la socio-anthropologie de l’islam dans des communautés ou sociétés musulmanes. Elle a récemment soutenu sa thèse en sociologie à l’UCLouvain (Belgique), intitulée : « Setra, entre dispositif d’enserrement et tactiques de desserrement : lecture genrée et spatiale du « champ du pouvoir » en Algérie par l’analyse de la « motilité » de femmes résidant à Alger ». Elle est aujourd’hui Secrétaire générale de BePax, association d’éducation permanente de lutte anti-raciste à Bruxelles, et chercheuse associée au Cismoc.

Retrouver la présentation du séminaire « Anthropologie comparative des sociétés et cultures musulmanes » et son programme complet sur cette page.