Avis de soutenance – Fernanda Celis Gonzàlez
Présent et Contemporanéité : Libérer le temps du musée d’ethnographie, devenir contemporains
Jeudi 1er avril 2021 – 14h (en vidéoconférence)
Madame Fernanda Celis Gonzàlez a le plaisir de vous annoncer sa soutenance de thèse de doctorat, intitulée « Présent et Contemporanéité : Libérer le temps du musée d’ethnographie, devenir contemporains« , et préparée au sein de l’Institut d’histoire de l’art et de muséologie de l’Université de Neuchâtel, sous la direction des professeurs Pierre Alain Mariaux (Université de Neuchâtel) et Octave Debary (Université de Paris, CANTHEL).
Co-directeurs de la thèse :
- M. Pierre Alain Mariaux, professeur, Université de Neuchâtel
- M. Octave Debary, professeur, Université de Paris
Rapporteurs :
- M. Bruno Brulon Soares, professeur, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro
- M. Dominique Poulot, professeur, Université de Paris 1
- M. Boris Wastiau, directeur du Musée d’ethnographie, Genève
Modalités de participation à la soutenance :
La soutenance aura lieu le jeudi 1er avril 2021 à 14h et, en raison de la situation sanitaire, elle se tiendra en vidéoconférence.
Les personnes intéressées à participer à la soutenance peuvent se connecter à partir de 14h00 sur le lien suivant (à copier dans votre navigateur internet) https://unine.webex.com/meet/doyen.lettres (Nous vous remercions de bien vouloir couper le son).
Résumé de la thèse :
Quelles représentations contemporaines trouve-t-on en visitant un musée d’ethnographie en Europe ?
En se penchant sur cette question, ce travail propose une analyse des usages du temps dans les musées d’ethnographie. Pour ce faire, nous partons de l’observation de différentes expositions permanentes et temporaires dans sept musées en Espagne, France et Suisse. Ces musées, bien qu’ils aient actuellement des tailles, des formes et des projets très différents, partagent une caractéristique fondamentale : leurs origines coloniales qui ont donné lieu à des pratiques communes concernant le rapport au temps dans la production de représentations de l’altérité.
La première partie de la recherche est consacrée à l’analyse du dispositif d’exposition dans sa totalité, afin d’élaborer une vue panoramique de la construction et de la dilution du temps dans les expositions permanentes ; c’est ainsi que nous constatons un usage du temps suspendu ou neutralisé dans la production des représentations de l’altérité. Nous fermons ensuite la focale pour nous concentrer sur le présent en tant que période et sa représentation dans les collections ; ce faisant, nous cherchons à esquisser les objets intellectuels contemporains de l’anthropologie muséale et à savoir si les objets du présent, en plus d’être des objets récents, sont aussi des objets contemporains. Enfin, dans la troisième partie de la recherche, nous nous penchons à nouveau sur le dispositif total, en comprenant l’exposition comme un lieu de présence, où se créent des relations entre sujets et objets, en mettant cette fois l’accent sur les constructions contemporaines, et sur un usage du temps pour rapprocher l’objet.
C’est ainsi que, finalement, nous voyons se déployer complètement l’objectif d’identifier les représentations contemporaines. D’une part, nous pouvons le comprendre comme la représentation du contemporain de l’altérité : ici le contemporain prend un sens périodique, relatif au présent et donc susceptible de devenir un objet. D’autre part, nous comprenons cet objectif comme la représentation contemporaine de l’altérité, c’est-à-dire comme une manière de construire l’objet. De ce point de vue, le présent n’est pas seulement un objet mais aussi un point d’ancrage, une façon de construire n’importe quel objet à partir de l’ici et maintenant. Ce serait une forme d’anachronisme comme celui préconisé par Walter Benjamin lorsqu’il mettait en valeur la présentation des œuvres « dans le temps qui les connaît, c’est-à-dire dans notre temps », et de ne pas se contenter de montrer les choses seulement dans leur contexte d’origine.
Cette forme d’anachronisme est la base d’une contemporanéité intersubjective qui peut prendre place dans l’exposition, un rapport au temps qui permet d’accueillir le passé dans le présent, le là-bas dans l’ici, l’autrefois dans le maintenant… En ce sens et en partant de l’état actuel des musées – avec des collections ethnographiques du passé et du présent, d’ici et de là-bas –, cette étude suggère une réconciliation des oppositions binaires, une proposition de décolonisation du musée basée sur la libération du temps.